Le vernissage a été marqué par une présence forte et vibrante des artistes, dont plusieurs figures emblématiques de la scène artistique africaine. Parmi eux, les célèbres peintres congolais Chéri Chérin, Peintre Moke, Jean-Claude Lofenia, Moke Fils et George Assani, dont les œuvres ont littéralement envoûté les visiteurs. Les toiles, empreintes de couleurs vives et de récits profonds, transportaient les spectateurs dans un voyage visuel fascinant, entre une Afrique urbaine, fière et parfois déchirée, et une célébration éclatante de la culture et de l’identité.
Manama, artiste peintre, a résumé l’atmosphère en des termes poignants : « On pourrait qualifier cette exposition de paradoxe explosif. L’art ici est à la fois franc et nuancé, brutal et subtil. » Une description qui illustre parfaitement cette rencontre entre des mondes visuels contrastés, mais toujours porteurs d’un même souffle de liberté et de créativité.
Precy Numbi, sculpteur engagé, a attiré une attention toute particulière avec ses imposantes installations réalisées à partir de matériaux recyclés. Chaque pièce était un message, chaque assemblage une prise de position : « J’ai commencé à créer des masques pour me protéger », a-t-il confié. Un propos qui résonne fortement à une époque où l’art s’invite de plus en plus dans le débat écologique et social. Les œuvres de Numbi, à la fois saisissantes et dérangeantes, ont ouvert une réflexion sur l’impact des déchets et sur le rôle que l’art peut jouer dans une société en pleine mutation.
L’exposition ne se limitait pas aux seules disciplines de la peinture et de la sculpture. Les photographies audacieuses de l’artiste belgo-béninoise Cécile Quenum ont ajouté une dimension supplémentaire à l’événement. Le regard précis et incisif de l’artiste sur le monde, sa manière de capter des instants suspendus, ont fasciné les visiteurs. Ses clichés, empreints de poésie et d’intimité, semblaient raconter une histoire à la fois universelle et profondément personnelle.
Un autre temps fort de cette exposition a été le volet consacré à la notion de copie dans l’art. En partenariat avec l’Ambassade du Cameroun et l’ASBL ATABEY, l’exposition proposait une juxtaposition captivante d’œuvres camerounaises authentiques et de contrefaçons saisies par le SPF Douanes. Cette réflexion sur l’authenticité et l’intégrité dans la création artistique a suscité de nombreuses discussions parmi les visiteurs. C’était un rappel puissant de l’importance de préserver la richesse culturelle tout en questionnant les dérives du marché de l’art.
La soirée, conviviale et chaleureuse, s’est prolongée au rythme de la musique live. Un buffet riche en saveurs africaines a permis aux visiteurs de savourer, littéralement, une part du continent, ajoutant une dimension sensorielle à ce voyage artistique.
L’exposition Made in Africa, qui se poursuit jusqu’au 3 octobre, est bien plus qu’une simple vitrine d’œuvres d’art. Elle est une invitation à découvrir, ou redécouvrir, la diversité et la créativité foisonnante d’un continent dont les voix artistiques résonnent toujours plus fort sur la scène internationale. Comme le dit un proverbe africain, « L’œil ne voit que ce que l’esprit est prêt à comprendre. » À Liège, cet œil est grand ouvert.
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Les africains on vraiment du talent. Mais les politiques en place cassent les couilles