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GOMA : À LA CROISEE DES CHEMINS

Lors d’une réunion improvisée le 25 mai 2024, à Matongé, quartier vibrant de Bruxelles, la situation désespérée de Goma, en République Démocratique du Congo, a été mise en lumière par des acteurs de la diaspora congolaise et des militants belges. Cette rencontre entre le Dr Kennedy Kihangi Bindu, maire de Goma, les militants du mouvement politique belge Reprise en Main Citoyenne (RMC) Solange Kamga et Hélène Warnant, et le Dr Jocelyn Mubawa, professeur associé à l’ULPGL et UNIGOM, a mis en exergue l’abandon ressenti par la population de Goma face à l’indifférence internationale..

Depuis des décennies, Goma, une ville du Nord-Kivu en République démocratique du Congo, est le théâtre de violences incessantes et d’instabilité chronique. Les habitants de cette région, perpétuellement exposés aux conflits, se sentent abandonnés par une communauté internationale focalisée sur d’autres crises. Lors d’une réunion poignante à Matongé, le Dr Kennedy Kihangi Bindu a exprimé la frustration de nombreux Gomatraciens : « Nous nous posons des questions. Pourquoi sommes-nous ignorés ? Sommes-nous des extraterrestres ? » Cette interrogation traduit le sentiment d’abandon omniprésent parmi les habitants.
Cette rencontre a mis en lumière une réalité douloureuse : les richesses du sous-sol de Goma, notamment les minerais, attirent plus d’attention que les vies humaines qui en dépendent. « On vient à Goma pour les richesses du sous-sol, pas pour ses habitants », a déploré le Maire de la ville, soulignant le désintérêt apparent de la communauté internationale pour le bien-être des Gomatraciens. Un appel pressant a été lancé pour une aide humanitaire accrue et la mise en place d’une paix durable et d’une stabilité socio-économique.
Les participants à cette réunion ont également souligné l’importance de l’éducation et de la formation politique adaptées aux langues locales, afin d’inclure tous les citoyens, indépendamment de leur niveau d’alphabétisation. « L’analphabétisme n’est pas un obstacle, mais une mauvaise valeur que nous devons transformer », a affirmé le Dr Jocelyn Mubawa. Cette approche vise à renforcer l’engagement et la participation communautaire, essentiels pour le développement de la région.
La solidarité africaine a également été mise en avant comme un élément clé pour surmonter les défis communs. Les racines partagées et l’histoire migratoire des peuples bantous rappellent l’importance de l’unité dans la diversité. Le message des participants était clair : il est temps de répondre aux besoins réels de la population de Goma et de travailler ensemble pour un avenir meilleur.
Alors que le monde est tourné vers d’autres crises, les habitants de Goma continuent de se battre pour être entendus. Leur appel à l’aide résonne comme un cri de désespoir et une demande d’action pour une communauté internationale plus juste et solidaire. Depuis plus de trois décennies, Goma est en proie à des crises multiples, exacerbées par une violence récurrente et une exploitation incontrôlée de ses ressources naturelles. Cette réunion improvisée à Matongé a révélé la détresse des habitants de Goma, qui vivent quotidiennement sous la menace des conflits armés et des conditions de vie précaires. Les intervenants ont souligné la nécessité d’une solidarité accrue et d’une sensibilisation internationale sur les souffrances endurées par cette population oubliée.
Un point crucial abordé lors de cette rencontre fut l’inaction perçue des organisations internationales et des médias mondiaux, qui semblent prioriser d’autres crises géopolitiques telles que celles en Ukraine et à Gaza, laissant la situation de Goma dans l’ombre. Cette absence de couverture médiatique et de soutien humanitaire renforce le sentiment d’abandon ressenti par les Gomatraciens. Les participants ont vivement critiqué cette indifférence, appelant à une mobilisation pour donner une voix à ceux qui en sont privés.
L’exploitation des ressources naturelles de Goma par des intérêts étrangers a également été dénoncée. Les intervenants ont argumenté que le silence autour de la situation à Goma est en grande partie dû aux intérêts économiques en jeu, qui profitent de l’instabilité pour continuer à exploiter les minerais de la région sans opposition. Ils ont insisté sur l’importance de rediriger l’attention vers les véritables besoins des habitants de Goma, notamment en termes de sécurité, d’éducation et de santé.
En outre, la réunion a mis en évidence la nécessité de préserver les langues et les valeurs culturelles locales dans les efforts de sensibilisation et de formation. Le Dr Jocelyn Mubawa a souligné l’importance de l’éducation dans les langues locales pour assurer une communication efficace et un engagement communautaire authentique. Cette approche, selon lui, est essentielle pour construire une base solide pour le développement et l’autonomie de la population locale.
La voix de Goma, portée par ses représentants et soutenue par des alliés internationaux, résonne désormais avec plus de force. Il est impératif que cette voix soit entendue et que des actions concrètes soient entreprises pour répondre à la crise humanitaire qui perdure. Les discussions de Matongé appellent à un réveil des consciences et à une solidarité active pour que Goma ne soit plus une ville oubliée, mais une priorité internationale.

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